lundi 27 janvier 2014

Des cousines Parent religieuses à Québec avant 1760 - partie 2

Les deux cousines Parent présentées dans la première partie d’un billet sur ce sujet ne sont pas les seuls membres de la grande famille Parent à vivre en communauté religieuse à Québec à la fin du régime français. Marcel Trudel présente la liste des religieuses membres de communautés présentes à l’Hôtel-Dieu et à l’Hôpital Général de Québec (1). Ainsi, à l’automne 1764, parmi le personnel de la communauté de l’Hôtel-Dieu qui se chiffre à 25 religieuses de chœur, on note la présence de Marie-Angélique Parent ou Mère Saint-Pierre et de Marie-Geneviève Parent ou Mère Saint-François d’Assise (dans son contrat de dotation en 1756, le notaire lui avait donné le nom de Sœur Saint-François). Marie-Angélique est la fille de Joseph Parent et de Marie-Françoise Mony. Elle est née à Montréal, le 2 août 1729. L’engagement pour la dot de Marie-Angélique fut signée en 1756 (2). Dans la liste présentée par Marcel Trudel, le nom de Marie-Anne Parent n’apparaît pas, on peut présumer qu’elle est peut-être décédée.

Le personnel de l’autre hôpital de la ville de Québec, l’Hôpital Général de Québec, compte également parmi les siennes une Parent. Il s’agit de Madeleine-Louise Parent ou Mère Saint-Charles. Madeleine-Louise est la fille de Louis Parent et de Suzanne Blanchon, elle est née à Québec le 9 janvier 1729. Louis Parent, marchand, négociant ou bourgeois selon les actes notariés, s’engage à débourser les 3 000 livres de dot de sa fille en 1748 (3).

Élisabeth Parent, une des jeunes sœurs de Marie-Angélique, prend également le voile en 1756. Élisabeth a été baptisée le 23 janvier 1733, à Montréal. Son père, taillandier, forgeron ou armurier selon les contrats qu’il signe, a payé la totalité de la dot dont 2 000 livres en argent comptant. À la différence de sa sœur et de ses cousines, Élisabeth ne sera pas religieuse à Québec car elle fait son entrée chez les Sœurs de la Congrégation Notre-Dame, à Montréal (4).

Toutes ces jeunes filles sont apparentées. Les grands-pères de ces cinq religieuses sont trois des fils de Pierre Parent et de Jeanne Badeau.

(1) Marcel Trudel, Histoire de la Nouvelle-France, X. Le régime militaire et la disparition de la Nouvelle-France 1759-1764, Montréal, Fides, p. 332-336.
(2) BAnQ. Minutier de Jean-Claude Panet, le 7 janvier 1756.
(3) BAnQ. Minutier de Christophe-Hilaire Dulaurent, le 22 mai 1748.
(4) BAnQ. Minutier de L.-C. Danré de Blanzy, no 6829, le 13 juin 1756.

lundi 13 janvier 2014

Des cousines Parent religieuses à Québec avant 1760 - partie 1

À la fin du régime français, deux cousines Parent, Marie-Anne Parent, fille d’Étienne Parent et de Simone-Barbe Brassard et Marie-Geneviève Parent, fille de Joseph Parent et de Marie-Anne Chatellereau dit Bonadeau, embrassent la vocation religieuse chez les Sœurs de la Miséricorde de Saint-Valier de l’Hôtel-Dieu, à Québec. Marie-Anne a été baptisée à Beauport le 23 juillet 1732 et Marie-Geneviève a été portée sur les fonts baptismaux le 11 novembre 1740, à Québec.

À l’automne de 1752, Etienne Parent se rend chez son frère Joseph pour enregistrer le paiement de la dot qui permettra à sa fille âgée de 20 ans d’être acceptée chez « Dames Religieuses de la Miséricorde de Saint Vallier en l hostel dieu de cette ditte ville » en sa qualité de dame de chœur sous le nom de Sœur Sainte-Madeleine, après avoir fait son année de probation. La dot exigée par la Congrégation s’élève à 3 000 livres mais les parents de Marie-Anne ne débourseront que 2 000 livres, la différence étant payée en partie par «une dotte fondée dans le dit Couvent par Monsieur l’Abbé Cailier ». Étienne Parent ne paiera pas lui-même la dot de sa fille, son frère Joseph paiera la totalité du 2 000 livres en billet d’ordonnance (1).

La cousine de Marie-Anne, Marie-Geneviève, prononce ses vœux en 1756, à l’aube de ses 16 ans. Elle devient membre de la même congrégation sous le nom de Sœur Saint-François. Son père reçoit quittance de la somme de 2 500 livres payées en billet d’ordonnance sur les 3 000 livres de dot demandée. La même fondation qui a déboursé 500 livres pour sa cousine complète le montant (2). Lors de la signature de ce contrat, la Supérieure de la congrégation se nomme Marie-André Duplessis ou Sœur Sainte-Hélène; quatre ans auparavant, elle était l’assistante de la Supérieure qui se nommait Marie-Catherine Thibierge ou Sœur Saint-Joachim.

La situation de la communauté a considérablement changé entre l’arrivée de Marie-Geneviève et celle de sa cousine quatre ans auparavant. En effet, le 7 juin 1755, un incendie a détruit le couvent et l’hôpital de l’Hôtel-Dieu. Il faut tout reconstruire. Les religieuses occuperont leur nouvel établissement le 1er août 1757 (3). On peut facilement imaginer l’impact de cette tragédie sur la santé financière de la communauté.


Les grands-pères de ces deux religieuses sont deux des fils de Pierre Parent et de Jeanne Badeau.

(1) BAnQ. Minutier de Jean-Claude Panet, le 10 octobre 1752.
(2) BAnQ. Minutier de Claude Barolet, le 3 novembre 1756.
(3) BAnQ. Registres des sépultures de l’Hôtel-Dieu.