lundi 10 septembre 2012

Claude Parent, taillandier

Claude Parent est né à Beauport à la fin de l’année 1677 ou aux premiers mois de 1678 ; il est le quinzième enfant de Pierre Parent et Jeanne Badeau. Son adolescence est marquée par une longue période pendant laquelle il est inscrit sur la liste des malades à l’hôpital Hôtel-Dieu de Québec. En effet, en 1692, il est hospitalisé pendant une très longue période, soit du 10 mai à la fin du mois de juin. Heureusement, il recouvre la santé. Il faut souligner qu’en ce mois de juin 1692, la liste des malades hospitalisés à l’Hôtel-Dieu est très longue.

En 1698, le décès de son père marque un moment important de sa vie. Au mois d’octobre de cette même année, il assiste à l’inventaire des biens de son père, décédé le 5 août précédent. Dans la foulée des événements de l’année 1698, Claude prend une décision importante. Il quitte la région de Québec et s’installe à Montréal, également connu sous le nom de Ville-Marie à cette époque. Le premier août 1699, deux actes notariés nous renseignent sur ce que Claude a choisi de faire de sa vie pour les années qui viennent. Il s’engage envers les pères jésuites pour lesquels il pratiquera les métiers de taillandier et de forgeron. Il signe un contrat de deux ans dans lequel il est précisé que « Claude Parent taillandier et forgeron […] promet de travailler de son metier & En toutte choses q Luy sera commande ». Il devra même se rendre chez les Outaouais. Ce contrat lui rapportera une somme de 300 livres (1). Cette somme de 300 livres va à peine lui effleurer les mains car cette même journée, Claude Parent reconnaît devoir à Charles Juchereau, sieur de Saint-Denis, une somme de 466 livres 12 sols et 9 deniers « pour marchandises à luy fourny »(2).

En se fixant à Ville-Marie et en pratiquant ce métier du fer, Claude imite son grand frère Joseph Parent l’aîné qu’il faut distinguer d’un des triplets Parent – ses plus jeunes frères –  qui porte aussi ce prénom. Joseph l’aîné, également taillandier et forgeron, a épousé Madeleine Marette, fille de Jacques Marette et Marie Pagé, le 31 janvier 1690, à Beauport. Joseph l’aîné a déménagé ses pénates à Ville-Marie à la fin de l’année 1697 où il a loué une maison sur la rue Saint-François (3).

Ainsi, par ces actes notariés, nous connaissons le métier que pratique Claude Parent et apprenons qu’il aura l’occasion de se rendre dans les « Pays d’en haut » et de rencontrer ces explorateurs qui sillonnent la région des Grands Lacs et de l’Ouest américain. Claude fera la traite des fourrures ou piègera lui-même le castor car c’est en peaux de castor qu’il s’est engagé à rembourser Charles Juchereau. Claude tarde à rembourser Charles Juchereau comme nous l’apprennent les événements suivants. Juchereau meurt le 27 août 1703 au fortin construit au confluent des rivières  Ouabache et Ohio en 1702. Un an après le décès de Juchereau, Thérèse Migeon, sa veuve, fait préparer l’inventaire des biens de la communauté le 2 septembre 1704 et dans cet inventaire, la dette de Claude Parent existe encore; il n’a encore rien remboursé (4).

(1). BAnQ. Minutier d’Antoine Adhémar, le 1er août 1699.
(2). BAnQ. Minutier d’Antoine Adhémar, le 1er août 1699.
(3). BAnQ. Minutier de Claude Rageot de St-Luc, le 14 octobre 1697.
(4). BAnQ, Minutier d’Antoine Adhémar, le 2 septembre 1704.


Note : Dans de nombreuses bases de données qu’on peut consulter sur le Web, on indique que Claude Parent est décédé en 1692, ce qui est évidemment une erreur. Malheureusement, elle est répandue.

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