vendredi 10 février 2012

Les testaments de Jeanne Badeau

À l'automne 1702, Jeanne Badeau tombe malade à tel point qu'elle croit sa dernière heure proche. Elle juge préférable de faire son testament. Antoine, le dernier-né de la famille qui est encore célibataire, prend soin de sa mère. Le 8 octobre, celui-ci fait appeler le notaire Jean-Robert Duprac qui se rend chez Jeanne Badeau;. Dans un très court testament, Jeanne donne la plus grande partie du peu d'objets qui lui restent à quelques-uns de ses petits-enfants. Elle termine ses recommandations en donnant une vache à son fils Antoine pour le remercier « pour les soins quil a eu de la dite testatriSSe »(1).

Parmi les clauses du testament, citons: 

[…] Item faict testament a anthoine Parant Son fils de Son lict, un lict de plume traversin deux draps, une couverte Et le toit du lit.
Item faict testament a Genevieve langlois Et a Jeanne baugis Ses petites fille de toutes ses hardes et Juppe Six chemise Et autres vieilles ardes.
Item faict testament a Jean marie fils de Charles parant son petit fils quatre Serviette ouvrée Et la moitié d'une nappe aussy ouvrée.
Item faict testament a Marie Chevalier Sa petite fille quatre serviettes ouvrée Et la moitié d'une nappe ouvrée pour une fois payé
Item ordonne qu il soit donné a Joseph parant Son petit fils une vache ou quarante livres une fois payé […].
Heureusement, il s'agit d'une fausse alerte. Jeanne se remet de sa maladie et peut reprendre sa vie active.

Au cours de l’année 1706, sa santé décline. L'été passe mais elle sent ses forces l'abandonner. Le 18 novembre, elle demande qu'on aille chercher le notaire Duprac; elle veut refaire son testament. Le notaire écrit que Jeanne est « GiSSant au lict malade dans la dite maison En une chambre, Saine d'esprit memoire et Entendement ». Elle dicte ses dernières volontés. Il lui reste peu de biens à léguer. Elle lègue la somme de 100 livres au curé de sa paroisse pour des services et des messes basses à son intention et des sommes de 10 livres respectivement aux récollets, à la Congrégation de Québec et à Notre-Dame-de-Lorette pour qu'ils prient Dieu pour le repos de son âme. Elle donne à son fils Antoine « Son lict garni de deux draps un traversin une couverte et un toit de lict. » et souligne qu'on lui doit une somme de 50 livres associée à la succession de son père et de leur maison de Québec. Jeanne rappelle aux siens l'existence de son fils Claude en demandant que lui soit remise sa part de la succession de son mari et sa part des revenus de la maison de la Basse-Ville de Québec. Claude Parent a quitté la Nouvelle-France pour se fixer dans la région de Mobile, sur le golfe du Mexique. Cette région fait partie du territoire de la Louisiane. Enfin, elle nomme son ami Michel Lagrange à titre d'exécuteur testamentaire. 

Le lendemain, le notaire Duprac retourne chez Jeanne Badeau. Elle donne quittance finale à son fils Charles d'une somme de 300 livres en déduction de la somme de 4 200 livres engagée le 30 janvier précédent (2).

Jeanne Badeau ferme les yeux pour la dernière fois le 22 novembre 1706 et est portée en terre le lendemain.

1. BAnQ. Minutier de Jean-Robert Duprac, le 8 octobre 1702.
2. BAnQ. Minutier de Jean-Robert Duprac, le 18 novembre 1706.

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