vendredi 23 décembre 2011

Noël en Nouvelle-France au XVIIe siècle

Au XVIIe siècle, on fête Noël en Nouvelle-France. Il s’agit d’une fête religieuse qui est couronnée par la célébration de la messe de minuit. On célèbre la naissance Jésus.

Très tôt, les ursulines de Québec faisaient de la fête de Noël un jour spécial. Elles érigeaient une crèche avec les personnages de Marie, Joseph et Jésus.

Nous rappellerons encore ici une de ces ingénieuses et touchantes pratiques de nos anciennes Mères, pour augmenter parmi les séminaristes et les pensionnaires, la dévotion envers la sainte Enfance de Notre-Seigneur. Tous les ans à l’époque de Noël, elles faisaient venir de Lorette ou de Sillery, un petit sauvage qu’elles habillaient de neuf, honorant en lui le Saint Enfant Jésus. Déjà l’on avait dressé dans la chapelle une grande et belle crèche, où figuraient de hauts sapins verts, arbres chéris des sauvages; à l’ombre de ces sapins paraissaient les trois personnes de la Ste. Famille, Jésus, marie et Joseph, tandis que dans le lointain se révélaient aux yeux des sauvages étonnés, les anges, les pasteurs et leurs troupeaux (1).
Parfois, il arrive qu’attendre la messe de minuit en toute paix s’avère impossible. Dans la nuit de Noël 1645, on peut lire dans les Relations des jésuites que
deux de nos français s’étant mis à boire, en attendant la messe de munit, s’enivrèrent avec beaucoup de scandale de quelques Français et sauvages qui les virent; on prêche fortement contre, à raison de ce que les Sauvages disaient : « On nous fait prendre la discipline quand nous nous enivrons, et on ne dit rien aux Français. ». Il n’en fallait pas davantage que ce qui fût dit en public. Mons. Le gouverneur les fit mettre sur le chevalet exposé à un nord-est épouvantable (2).
Heureusement, une telle situation reste exceptionnelle. En décembre 1648,
la messe de minuit fut précédée des matines qui furent dites pour la 1ère fois et bien. Il y eut grand monde et toute l’Église regorgeait dès le commencement des matines, qui commencèrent à 10 heures. On sonna le dernier quart d’heure devant et on finit un quart devant minuit (3).
Au début de 1651, les jésuites écrivaient :
La grande Église de Québec, dont on commença la bastisse il y a trois ans, n’est pas encore achevée; toutefois, on commença à Noël à y faire l’Office avec un ordre et une majesté qui augmentent la dévotion : il y a huict enfans de chœur, des chantres et des Officiers (4).
En 1664, les missionnaires jésuites, en expédition sur la Côte-Nord, ont passé la fête de Noël sur les bords d’un grand lac où ils érigèrent une chapelle. « Tous, à la réserve de quelques uns, que je ne jugeai pas assez disposez, y firent leurs dévotions avec beaucoup de sentiment de piété »(5).

Pierre Parent et sa famille se rendent à la chapelle de Beauport qui existe au moins depuis le début de la décennie 1650 (6).

Joyeux Noël

1. Les Ursulines de Québec depuis leur établissement jusqu’à nos jours, tome premier, Québec, C. Darveau, 1863, p. 316-318.
2. Journal des Jésuites cité dans Raymond Montpetit, Le Temps des Fêtes au Québec, Montréal, éditions de l’Homme ltée, 1976, p.43.
3. Ibid., p. 47.
4. Relations des Jésuites, http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtxt/195694-2-%28594-707%29.pdf
5. Relations des Jésuites, http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtxt/195694-3-%28282-426%29.pdf
6. Jean Langevin, Notes sur les archives de Notre-Dame de Beauport, Québec, 1860, 138 pages.

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