vendredi 16 septembre 2011

Pierre Parent, fermier

Au recensement de 1667, Pierre déclare posséder 3 bêtes à cornes et 15 arpents de terre en valeur. À celui de 1681, la famille possède 4 fusils, un pistolet, 18 bêtes à cornes, 24 brebis et 100 arpents de terre en valeur. Pierre pratique le métier de boucher, mais il est aussi fermier. Au fil des ans, il a acheté plusieurs terres.

Tout débute en 1652 quand le gouverneur Jean de Lauson lui accorde une concession de terre sur la côte de Beaupré. Pierre devient censitaire de « quatre arpents de terre de front ou environ Sur le grand fleuve St Laurent chacun arpent estant de dix perches de front et de profondeur Jusques a une lieüe Et demie ». Afin de respecter les clauses reliées à la concession de terres, Pierre s'engage à tenir feu et lieu sur cet emplacement dans l'année qui vient (1).

Au printemps 1653, il vend une partie de sa terre à Gilles Bacon et Marie Tavernier, son épouse. L'acte notarié précise que Pierre Parent habite la côte de Beaupré (2). Ce marché fait long feu, car Bacon meurt le printemps suivant; il est enterré à Québec au mois de mars 1654. Mais Pierre est bel et bien décidé à quitter la côte de Beaupré. À l'automne de la même année, Pierre vend à Mathieu Hubou la concession obtenue l'année précédente; Hubou déboursera la somme de 300 livres pour son acquisition (3).

Pierre s’installe dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges où demeure la famille Badeau. Les jésuites lui accordent une concession de terre dans leur seigneurie le 31 mai 1654. Cette concession couvre une superficie de 60 arpents. Dans les conditions à remplir par le concessionnaire, ce dernier s’engage à clôturer les champs où son bétail ira paître et faire moudre ses grains au moulin banal. Il paiera une rente annuelle de trois livres tournois et de deux chapons vifs (4).

Le 7 octobre 1658, Pierre achète une terre située dans la seigneurie de Beauport appartenant à Zacharie Maheu et à Toussaint Giroux et son épouse, Marie Godard. Ces derniers avaient obtenu cette concession directement de Robert Giffard, seigneur de Beauport, le 30 juin 1654. Ce jour-là, Zacharie Maheu, Toussaint Giroux et René Maheu obtenaient une pièce de terre toute boisée qui est située entre la terre de Jacques Badeau et de Robert Drouin et celle du seigneur de Beauport (5). Malheureusement, cet acte notarié du 7 octobre 1658 n'existe plus dans les minutes du notaire Vachon. Nous apprenons son existence en 1698 lors de l'inventaire des biens de Pierre Parent, puis le 30 janvier 1706, quand le notaire rédige l'acte de vente des terres de Pierre Parent, décédé en 1698, à son fils Charles.

En 1659, on en apprend un peu plus sur les biens de la famille de notre ancêtre. Comme ils viennent tout juste d'acheter une terre, Pierre et son épouse vendent à Étiennette Després celle qu'ils possédaient déjà, soit la concession obtenue le 31 mai 1654 avoisinant la propriété des jésuites et celle de la dame Després. Cette dernière débourse la somme de 500 livres pour son acquisition, somme qu'elle paiera « en castors »(6).

Le 14 avril 1660, Pierre acquiert des jésuites une superficie de terre de 16 perches carrées. Cette terre avoisine une carrière, propriété des jésuites, et la terre des Badeau (7). Après le décès de sa belle-mère, les biens fonciers de la famille Badeau sont partagés entre les trois enfants : Jeanne, Jean et Suzanne Badeau. Pierre achète les parts d’héritage de Jean et Suzanne et devient ainsi propriétaire de la terre des Badeau (8). Pierre augmentera son domaine foncier par des achats de terre dans la seigneurie de Beauport le 14 novembre 1671, le 12 décembre 1672 et le 18 mars 1685.


1. BAnQ, Minutier de Guillaume Audouart, le 16 juillet 1652.
2. BAnQ, Minutier de Claude Auber, le 10 mars 1653.
3. BAnQ, Minutier de Guillaume Audouart, le 30 octobre 1653.
4. BAnQ, Fonds du ministère des Terres et Forêts, document E21,S64,SS5,SSS5,D12
5. BAnQ, Minutier de François Badeau, le 30 juin 1654.
6. BAnQ, Minutier de Guillaume Audouart, le 8 juillet 1659.
7. BAnQ, Minutier de Guillaume Audouart, le 14 avril 1660.
8. BAnQ, Minutier de Paul Vachon, le 8 février 1672.

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